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PAYER ET SE RETIRER PROGRESSIVEMENT

  • François Kamaté
  • 2 days ago
  • 2 min read


L'intervention de François Kamaté (Dette Pour Le Climate en République Démocratique du Congo) à la première conférence internationale sur les actions climatiques et la transition juste, tenue le 4 avril.



La notion de "dettes illégitimes et illégales des pays du Sud" renvoie à des emprunts contractés par ces pays dans des conditions injustes, opaques ou frauduleuses, souvent au détriment des populations locales. Depuis quelques années, notre mouvement Dette For Climate s’est lancé le défi de dénoncer ce genre de pratiques et d’obtenir leur annulation partielle ou totale afin de permettre aux communautés vulnérables de faire face aux effets du réchauffement climatique, tout en mettant en exergue des solutions équitables et auto déterminées.


Payer et se retirer progressivement : Que signifie cette approche-là ?

L’idée de "payer et se retirer progressivement" veut dire pour moi :  


Reconnaître les dettes tout en réduisant la dépendance : Certains pays endettés choisissent d’honorer une partie de leur dette tout en mettant en place des stratégies pour ne plus recourir à l’endettement international abusif.


Remboursement contrôlé avec audit : Un audit des dettes permet de distinguer celles qui sont légitimes de celles qui ne le sont pas. Le remboursement pourrait alors être limité aux dettes jugées justes, tout en négociant une sortie progressive du système d’endettement oppressif.


Désengagement des créanciers dominants : Cela implique de développer des mécanismes alternatifs de financement (coopération Sud-Sud, monnaies locales, banques régionales) pour réduire l’influence des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) et des créanciers privés.


Pourquoi certaines dettes sont-elles considérées comme illégitimes ou illégales ?


Prêts accordés à des régimes corrompus : Beaucoup de dettes ont été contractées par des dictateurs ou des gouvernements non élus, souvent avec la complicité de créanciers internationaux. Comme dans le cas du président Congolais Mobutu Sese Seko, à qui le FMI et la Banque mondiale avaient prêté des dizaines de milliards de dollars américains. 


Absence de bénéfice pour la population : L’argent emprunté n’a parfois pas servi au développement mais à l’achat d’armes, à l’enrichissement personnel ou à des projets inutiles.


Conditions injustes et asymétriques : Les taux d’intérêt exorbitants, les clauses léonines ou l’obligation d’adopter des politiques d’austérité en échange du prêt rendent ces dettes inéquitables.


Dette environnementale et historique : Certains estiment que les dettes des pays du Sud sont dérisoires comparées à la "dette écologique" et aux pillages coloniaux subis par ces nations.


Solutions et alternatives


Annulation de la dette illégitime : Certains pays comme l’Équateur (2008) ont déjà utilisé un audit pour refuser de payer des dettes jugées injustes.


Négociation et restructuration : Réduction des montants dus, rééchelonnement des paiements, ou conversion de dettes en investissements locaux. 


Autonomie financière : Création de banques de développement locales, taxation des multinationales et développement d’économies résilientes pour éviter l’endettement extérieur. Caractéristique de ce problème, plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest continuent à utiliser le franc CFA et la flambée du taux de dollar américain en RDC, par exemple, où  un dollar s’échange contre 3000 francs congolais. 


Cette approche permettrait aux pays du Sud de récupérer leur souveraineté économique tout en honorant uniquement les engagements réellement justifiés.  


 
 
 

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